Politique et planification linguistiques

Les configurations sociolinguistiques plurilingues ne sont pas seulement des objets d’étude pour une certaine catégorie de linguistes : elles sont aussi des réalités vécues, acceptées ou parfois à l’inverse combattues par les Pays concernés  (et des citoyens de ces Pays). A cet égard, dans le Monde contemporain,  la diversité de traitement des coexistences de deux ou plusieurs langues au sein du même espace sociétal, parlées par des communautés linguistiques (Labov 1976)  différentes est étonnante. Et s’il est un domaine où la sociolinguistique, sous l’appellation de sociolinguistique appliquée, a acquis par le caractère thérapeutique de ses interventions une importante légitimité sociale, c’est bien celui des politiques linguistiques.

Il est le plus souvent question  de politiques linguistiques institutionnelles, mais il ne faut pas oublier que les interventions sur les questions de langue(s) ne sont pas l’apanage des Etats : des structures associatives, des organisations non gouvernementales peuvent fort bien, précisément dans les cas de problèmes linguistiques sociétaux tenter de peser par une action de nature  militante ou/et juridique sur la situation sociolinguistique concernée. Ainsi les associations « calandreta »ou « diwan » ou « ikastolas » ont œuvré respectivement dans l’espace occitan, en Bretagne et au Pays basque pour imposer un enseignement en occitan,  en breton ou en basque  dès les débuts de la scolarisation. Il s’agit là d’écoles associatives privées (mais laïques), dont le volontarisme s’est révélé (relativement) payant.

 

1. Politique, planification, aménagement…  linguistique : émergence   de la sociolinguistique appliquée

La notion de  politique linguistique , appliquée à l’action d’un Etat, désigne les choix,  les objectifs, les orientations qui sont ceux de cet Etat en matière de langue(s), choix, objectifs et orientations  suscités en général (mais pas obligatoirement) par une situation intra ou intercommunautaire préoccupante en matière linguistique (on songe à l’Espagne au sortir du franquisme ou à la Yougoslavie de Tito) ou parfois même ouvertement conflictuelle (comme c’est le cas en Belgique aujourd’hui). Choix, objectifs et orientations parfois inscrits dans la Constitution.

Le terme de  « politique linguistique » employé ici comme entrée dans ce sous-champ de la sociolinguistique qu’est la sociolinguistique appliquée (à la gestion des langues) semble avoir été utilisé tardivement (années soixante-dix du XXe siècle) à la fois aux Etats-Unis et en Europe (Calvet 1996 : 6), bien après celui de « planification linguistique », traduction de « language planning » dont la paternité revient selon Calvet (1996 :4) à E. Haugen  (Haugen 1959) qui se verra par la suite concurrencé  par  « normalisation linguistique » (Aracil 1965, pour le domaine catalan), et « aménagement linguistique » (Corbeil 1980 pour le domaine québécois-francophone). Enfin J-B. Marcellesi et L. Guespin proposent le terme de « glottopolitique » avec semble-t-il le souhait d’élargir la qualification afin d’ »englober tous les faits de langage où l’action de la société revêt la forme du politique » (Guespin et Marcellesi 1986 : 5)

Dernièrement, L-J. Calvet a introduit un degré supplémentaire dans le paradigme : « politologie linguistique ». Considérant les politiques linguistiques comme des « pratiques », Calvet souhaite œuvrer pour «une  science [politique] de ces pratiques, la politologie linguistique » (Calvet 2002 : 10). Néanmoins l’ensemble des analyses contenues dans l’ouvrage qui affiche ce projet continuent de se focaliser essentiellement sur la mondialisation et les politiques linguistiques.

2. Aspects techniques et juridiques

Les notions recensées, et même si certaines sont concurrentes (pas totalement) permettent d’établir au moins deux niveaux d’intervention (et donc d’analyse) en matière de  gestion des langues. Car pour qu’une politique linguistique (comme toute politique : éducative, sanitaire, environnementale …) ne s’arrête pas au stade des déclarations et passe à l’action, il faut qu’elle mette en place undispositif et des dispositions ( Boyer 1996); on passe à un autre niveau, celui de l’intervention glottopolitique concrète : c’est alors qu’on parle alors de planification, ou  d’aménagement ou de normalisation linguistiques.

Une politique linguistique peut :

– concerner telle langue dans son identité structurale : il peut s’agir alors d’une intervention de type normatif (visant, par exemple, à déterminer une forme standard, à codifier des fonctionnements grammaticaux, lexicaux, phonétiques…  hétérogènes, ou encore (ou en même temps) à donner une écriture à une langue qui n’était qu’orale, ou à modifier une orthographe, etc. Et à diffuser officiellement les (nouvelles) normes ainsi fixées auprès des usagers ;

concerner les fonctionnements socioculturels de telle langue, son statut, son territoire, face aux fonctionnements socioculturels, au(x) statut(s), au(x) territoire(s) d’une autre /d’autres langue(s) également en usage dans la même communauté plurilingue, avec des cas de figures variables (concurrence, domination, complémentarité, etc.).

Une politique linguistique peut aussi présenter une double visée : linguistique et socioculturelle, et les deux types d’intervention évoqués sont alors parfaitement solidaires. C’est ce qu’on entend par normalisation en Espagne dans la période actuelle où, en Catalogne par exemple, la normalisation sociolinguistique officielle du catalan implique la prise en compte de la normativisationlinguistique (grammaticale, lexicale, orthographique…), déjà largement réalisée dans le premier tiers du XXème siècle ainsi que l’enrichissement terminologique permanent (Boyer, 1996, p. 103-104) et la promotion de l’emploi du catalan dans tous les secteurs de la vie sociale (non seulement éducation, mais aussi administration publique, commerces, médias, justice…). La normalisation est pour les sociolinguistiques catalans la seule réponse pertinente à la dynamique de subtitution que ne manque pas de créer un conflit diglossique en faveur de la langue dominante (Aracil 1965 ) .

Le couple notionnel normalisation /normativisation correspond assez largement du reste à la dichotomie proposée par H. Kloss (1969) et adaptée par E. Haugen (1983) dans une modélisation plus complexe , en  vigueur dans la littérature anglo-saxonne du domaine :status planning (planification du statut) / corpus planning  (planification du corpus) ; le status planning « vise le statut social de la langue « ; quant au corpus planning il s’agit de « l’aménagement de la langue elle-même » (Daoust et Maurais 1987 : 9-10).

Si l’on veut mettre en synergie l’essentiel des modélisations et notions présentées dans ce qui précède, on  obtient la figuration suivante :

Pour ce qui concerne l’appareil juridico-administratif au service des politiques linguistiques d’Etats (dont le coût en termes financiers peut être très important) il y a donc diversité, qu’il soit mis en place au niveau étatique ou au niveau des collectivités territoriales (comme la Communauté autonome en Espagne, la Région en Italie, le District en Finlande, le Canton ou la Commune en Suisse…) ou à plusieurs niveaux à la fois. Le dispositif peut se limiter à une Académie de la langue et en guise de dispositions on peut ne trouver qu’un article dans la Constitution. Mais on peut aussi observer la création d’autres instances de gestion, comme un Ministère, un Office, une Direction générale, des Commissions, des Conseils et la prolifération de textes réglementaires : décrets, arrêtés, circulaires et parfois le vote de lois linguistiques.

Par ailleurs, la mise en œuvre d’une politique linguistique doit être attentive au respect de deux principes fondamentaux du droit en matière de plurilinguisme :

– Le principe de personnalité : selon lequel « Le choix de la langue [relève] des droits personnels de l’individu » (Mackey 1976 : 82) ;

– Le principe de territorialité qui suppose une territorialisation du plurilinguisme, laquelle peut revêtir des dimensions très variables, comme on l’a dit (région, canton, commune…). C’est sûrement ce principe qui a inspiré majoritairement les aménagements linguistiques.

3. Idéologie(s) et choix de politique linguistique

On évalue donc à plus de 6000 le nombre des langues en usage dans le monde : il est donc clair que le monolinguisme y est l’exception et que le plurilinguisme est la situation la plus répandue sur l’ensemble des Etats. Il en va de même en Europe, certes avec une pluralité moindre, car l’espace géopolitique européen est souvent celui où s’est le plus développé l’idéal de l’Etat- Nation, c’est-à-dire un idéal d’Etat monolingue qui tend à associer un même territoire, une seule organisation politico-administrative et une langue unique. L’Etat français est la concrétisation de cet idéal d’Etat-Nation qui obsède bon nombre de revendications identitaires (et nationalistes) sur le continent européen (Cf  l’ « espace ex-yougoslave ») (Baggioni  1997 ; Boyer coord. 2004)

En matière de plurilinguisme  et  en relation avec la ” mondialisation ” on peut considérer que les options de politique linguistique ne sont pas légion : à un pôle libéral, qui fait prévaloir le laisser-faire et la loi du/des marché(s), s’oppose un pôle interventionniste à deux variantes, parfois associées : celle des droits universels en matière linguistique et de l’écologie linguistique (” altermondialiste “), qui défend le principe de sauvegarde de la diversité linguistique et donc de défense systématique du plurilinguisme,  et le positionnement identitaire en faveur de la langue communautaire,  dont lenationalisme linguistique est le cas de figure le plus achevé (Boyer 2008 : 49):

Le « pôle libéral » n’est pas difficile à caractériser : il prône un laisser-faire concernant le marché des langues dominant (localement, internationalement). On peut en trouver des versions caricaturales (s’appuyant sur un discours d’inspiration étroitement économiste) aux meilleures sources. Ainsi, on l’a vu,  dans la revue québecoise Terminogramme (n° 99-100/2000 ), Abram de Swaan  livre une série de réflexions sur ” la constellation mondiale des langues ”  qui développe une analyse du rapport entre les langues, de leurs valeurs respectives, qui emprunte largement à une logique industrielle et commerciale sommaire.

Quant au pôle interventionniste, il est aujourd’hui prioritairement représenté par l’écologie linguistique dont l’un des principes de base rejoint le fondement même de toute préoccupation écologiste : ” la préservation d’une langue dans son sens le plus large implique le maintien du groupe qui la parle ” (Nettle et Romaine 2003: 192). Et ce qui est intéressant dans cette vision écologiste c’est le double mouvement des interventions qui est prôné  qui articule  des ” stratégies de haut en bas ” qui visent à intégrer ” la préservation des langues dans le mouvement activiste général en faveur de l’environnement ” et à ” mettre en place des politiques linguistiques à un niveau local, régional et international qui fassent partie d’une planification politique et de gestion générale des ressources ” (Ibid : 213),  et des ” stratégies de bas en haut ” car ” accorder trop d’attention aux politiques officielles peut s’avérer contre-productif en l’absence d’autres activités aux niveaux inférieurs ” (Ibid : 191). Ainsi “la préservation d’une langue doit d’abord commencer dans la communauté elle-même, grâce à des efforts volontaires, et être financée de bas en haut par les ressources de la communauté ” (Ibid : 202). En définitive le positionnement écolinguistique considère qu’ ” il n’est pas possible d’assurer un développement politique, économique ou social sans privilégier le développement linguistique ” (Ibid : 185)

Le même pôle interventionniste présente une deuxième option , la revendication identitaire qui peut déboucher sur le nationalisme linguistique : une option qui semble avoir eu le vent en poupe durant la dernière période, malgré certaines condamnations sans appel[1]. Cette option est quoiqu’on en dise la base idéologique de certains retournements de substitution linguistique  (Reversing Language Shift dans les termes du sociolinguiste Fishman, il en a déjà été question dans ce cours)  dont trois  proprement spectaculaires (Fishman 1991 ; Vallverdú 1993) : l’hébreu moderne en Israël, le français au Québec et le catalan en Espagne dans la Communauté Autonome de Catalogne.

Ainsi durant le XXe siècle, on vient de voir que les nationalistes catalans ont su enrichir la construction idéologique du nationalisme linguistique (commencée dans les dernières décennies du XIXe), et tout particulièrement dans la lutte contre la dictature franquiste. Le pouvoir nationaliste qui a conduit le gouvernement autonome de la Catalogne (la Generalitat de Catalunya ) durant plus de deux décennies et le Président J. Pujol en premier lieu, a su se faire le chantre et le défenseur intraitable de la langue catalane, en contribuant à instaurer en Catalogne autonome un dispositif de politique linguistique exemplaire (Boyer et Lagarde dirs 2002 : 96), à partir d’une législation (de dispositions) qui a fait tache d’huile dans les autres Communautés d’Espagne ayant une ” langue propre “, et en sachant tenir un discours public à vocation consensuelle mais inspiré par un positionnement nationaliste non-indépendantiste.

C’est  dans le domaine de l’évaluation des politiques linguistiques  que des avancées devraient être faites. Certes il existe au sein des dispositifs les plus sophistiqués des structures spécifiques mises en place pour observer et évaluer  rigoureusement les résultats obtenus : on songe par exemple à l’Institut de Sociolingüística Catalana et aux études qu’il a produites tout au long de la mise en oeuvre de la normalisation  linguistique institutionnelle, mais justement, le plus souvent on peut reprocher à ce type d’évaluation d’être de l’autoévaluation (ce qui n’est déjà pas si mal…).

Par ailleurs, une évaluation des politiques linguistique digne de ce nom ne saurait se satisfaire des notions de « réussite » et d’ «échec », (voir Truchot et Huck 2008),  comme le montre en particulier l’exemple catalan: la complexité des processus en cause requiert à la fois des évaluations  macrosociolinguistiques (d’ordre quantitatif) et des observations microsociolinguistiques (d’ordre qualitatif), secteur (communicationnel) par secteur, et aussi bien sur le plan des représentations etattitudes que sur le plan des pratiques et comportements effectifs.

Vous êtes invité-e  à consulter  la “Grande leçon” consacrée à la Gestion des plurilinguismes  que plusieurs membres du Laboratoire DIPRALANG ont réalisée pour l’Université Ouverte des Humanités et à laquelle j’ai collaboré.

 http://www.univmontp3.fr/UOH/politiques_linguistiques/

Schéma

Conflit diglossique dominance sociolinguistique

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[1] Et même si certains considèrent que « les revendications actuelles prennent peut-être moins souvent la forme de nationalisme étatique  et plus souvent la forme de revendications de droits linguistiques humains ; l’écologie remplace le nationalisme comme idéologie légitimante de base » (Heller 2002 :179)